Corps : Rasage ou Épilation ?

Chez l’homme aussi, la chasse aux poils disgracieux peut virer à l’obsession. Crème dépilatoire, cire, rasoir ou laser… Jean-Luc Evesque, esthéticien pour homme à l’institut Booster, nous dit tout.

Signe de négligence, marqueur du genre… les histoires de poil n’ont pas fini de truster l’attention des garçons. Que ce soit pour les vacances au soleil, les séances sport (à fortiori côté piscine) ou les séquences sexe, « aujourd’hui, il y a deux camps : les hommes qui assument leurs poils, et ceux qui ne les aiment pas » note Jean-Luc Evesque, esthéticien spécialiste du masculin à l’institut Booster (34, rue de Provence, Paris 9e). D’après une enquête Braun et Gillette réalisée en juin 2022, le rasage corporel a conquis quelques 40% des hommes européens sur la dernière décennie. Près d’un quart de la Génération Z (17-24 ans) se rase les jambes, un tiers s’épile le maillot et 67% des jeunes estiment que le rasage du corps est plus important que celui le visage. Cette petite révolution raconte bien que virilité et pilosité ne font plus forcément bon ménage. « Les jeunes viennent de plus en plus tôt à la routine de l’épilation (entre 16 et 18 ans » confirme l’expert qui voit défiler tous les profils dans son QG du grooming. « Torse, aisselles, mais surtout le dos, le maillot (c’est à dire les parties intimes), les mains et les doigts… tout y passe ! Certains demandent même des épilations radicales, c’est à dire corps entier » souligne le pro. Explication : ces profils ne seraient pas prêts à voir sur leur corps des poils qu’ils considèrent comme inesthétiques, avec un effet sale pour certains. « Beaucoup pratiquent la musculation près de 3 fois par semaine, et n’ont pas envie que leurs muscles si durement acquis soit cachés par les poils » ajoute le pro. Sans parler du discours publicitaire qui change : les grandes marques de rasoirs décomplexent totalement les torses lisses en valorisant l’homme sensible et coquet. Toute en nuances, la nouvelle masculinité est soutenue par les stars du sport, souvent épilées et tatouées de près. Si l’on n’a plus de doute quant à l’intérêt (l’obligation ?) de se dépoiler, reste le choix, cornélien, des armes. Là, on est heureux d’avoir l’éclairage de Jean-Luc Evesque.

L’épilation définitive

Il existe deux options pour ceux qui signent le divorce avec leurs poils : la lumière pulsée et le laser. Il faut compter plusieurs séances (et un compte en banque en bonne santé) pour avoir des résultats probants. La lumière pulsée a le vent en poupe : « au bout d’un moment, les hommes en ont marre de venir en institut » reconnaît Jean-Luc Evesque. « Quand on a le budget, ça vaut vraiment le coup pour sortir du cycle sans fin de la cire, même si ce dernier est moins contraignant que celui de la lame ». Elle se pratique en institut mais aussi chez soi. Le modèle Luméa de Philips assure des résultats semi-permanents, c’est-à-dire qu’il garantit jusqu’à 6 mois de peau lisse. Les modèles haut de gamme incluent des embouts plus spécifiques, notamment pour les aisselles, avec une inclinaison qui en facilite l’utilisation. « En France, la lumière pulsée est surtout en vogue côté femmes. Les hommes l’utilisent aussi mais ne font pas forcément le pas de s’équiper » indique Alice Lefebvre, chez Philips. Les couleurs des appareils français sont donc édités dans des couleurs douces (un camaïeu de rosé doré champagne), qui pourraient paraître féminin pour certains, même si les frontières entre les genres se floutent de plus en plus. A noter : dans plusieurs pays, le pourcentage d’hommes équipés en lumière pulsée monte en flèche. « Ainsi, on trouve une ligne Philips plus neutre sur les sites Amazon d’autres marchés, comme en Espagne » pointe la responsable de la partie grooming de la firme néerlandaise. L’épilation laser propose la même finalité mais elle fonctionne différemment : la lumière pulsée utilise une technologie multi chrome (elle envoie plusieurs longueurs d’ondes), alors que le laser envoie une longueur d’onde unique. « Quand celle-ci résonne avec la couleur de votre poil, c’est très bien, mais dans le cas contraire, cela ne marchera jamais » dit Jean-Luc Evesque. La lumière pulsée est donc préférable car elle permet de traiter un plus large panel de couleurs de poil. Sa puissance étant moindre, il faudra compter une ou deux séances de plus qu’avec le laser. Ce dernier se pratique sous contrôle médical seulement et affiche par conséquent des tarifs beaucoup plus élevés qu’en institut. En bref, la lumière pulsée marche bien, fait moins mal et coûte moins cher. « Chez Booster, nous demandons que les personnes soient majeures : la personne doit être consciente de la technologie et de ce qu’elle veut faire. Par ailleurs, la pilosité masculine n’est pas stabilisée avant 18 ans ». De nouveaux poils risquent d’apparaître jusqu’à 25 ans, notamment au niveau du torse. A bon entendeur…

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